L'Envol des Pionniers Toulouse : Expo Saint Exupéry

En 2019, Toulouse inaugurait l'Envol des Pionniers dédié à l'aire de Montaudran, sise sur les pistes qui ont vu s'envoler Latécoère, l'Aéropostale et le centre d'Air France, présenté ICI !.
Depuis, ce musée s'est renforcé d'une présentation mieux adaptée, d'un simulateur dynamique de Bréguet XIV et d'une 1ère exposition temporaire sur Antoine de Saint Exupéry, objet de ce sujet.
Cette expo, visitée Samedi, mérite le "crochet" à l'occasion d'un passage en ville rose malgré la présence de nombreux éléments connus (clichés...) et d'autres manquants (la fameuse gourmette...), tant la vie de ce géant exceptionnel, décédé à 44 ans, fut pleine et variée :
- pionnier des lignes aériennes dès 1926 après son service militaire
- manager comme chef d'escale à Cap Juby en 1927 puis en Argentine
- aventurier de raids de longues distances plus ou moins heureux (Saïgon...) 
- séducteur couronné d'un mariage fou avec Consuelo
- inventeur, dépositaire de nombreux brevets
- humaniste de la Terre pour ses camarades et de toutes nations ("Terre des Hommes")
- écrivain d'oeuvres mondiales, notamment "Le Petit Prince" (1942), déclaré livre le plus traduit dans le monde et "Vol de Nuit" primé Femina (1931)
- scénariste en adaptant ces fameux titres littéraires au cinéma comme "Courrier Sud"
- patriote en pilote militaire d'observation des lignes ennemies pendant la WWII

Bonne visite !

L'affiche :


Partie I : L'époque des pionniers de lignes aériennes :

La fratrie (naissance d'Antoine à Lyon en 1900) :


Le Salmson 2A2 du début de l'aventure, dont une réplique grandeur nature est présentée dans le musée :


L'Hotel du Grand Balcon des soeurs Marquez (fief des pilotes & mécaniciens) devenu 5 étoiles depuis, au coin de la place du Capitole, concernant quelques reliques :


La chambre n°32, occupée par St-Ex :


La clé de la chambre n°20 de Jean Mermoz :


Le fort du Cap Juby à Tarfaya, escale majeure de la Ligne :


L'équipe associant français et locaux :


St-Ex et apparemment son ami Guillaumet devant le fameux Laté38 transportant jusqu'à 13 passagers :


St-Ex & son épouse Consuelo Suncin, abordée dans des conditions aériennes... particulières (1930) :


L'appareil de St-Ex avec lequel il fit notamment de superbes clichés de Consuelo (cf les livres qui lui sont dédiés) :


Parfum "Vol de Nuit" de son ami Guerlain (1933)


Voilà pour une 1ère partie, alimentée de mémoire par quelques phrases (ne pas hésiter à corriger si erreur !)
À suivre demain !

Merci Yves pour le partage.

Pascal et tous, merci de cette visite.

Partie II : L'époque d'aventures, inventions, sentiments, écritures

Son fameux Chaudron Simoun ("ANRY") sur lequel il tenta en fin 1935 de battre le record de vitesse Paris-Saïgon avec son ami mécano Prévot...


... pour finir crashé dans le désert près d'Alexandrie. Assoiffés après 3 jours de marche, les 2 compagnons furent sauvés d'extrême justesse par une caravane de bédouins. Par la suite, St Ex s'inspira de cette expérience pour son célèbre roman "Le Petit Prince" :


Très dépensier et en manque d'argent, St Ex accepta de porter à l'écran, entre autres et sans réel succès, son célèbre roman écrit en l'honneur et souvenir de ses compagnons d'épopée de l'Aéropostale :


De 1934 à 1940, St Ex déposa une douzaine de brevets portant notamment sur l'atterrissage d'avions et de traceur de route :




En exil à New-York fin 1940 suite à l'Armistice, il tenta de convaincre les américains de se lancer dans le conflit mondial. St Ex était reconnu et apprécié aux USA par sa plume dans "Vol de Nuit" (1931) puis "Terre des Hommes" ; il écrivit alors de nombreux ouvrages : "Pilote de guerre", "Lettre à un otage", "Le Petit Prince" ainsi que "Citadelle", réflexion inachevée parue après sa mort :



L'exposition intègre une représentation de l'artiste philanthrope Arnaud Nazan-Aga, sculptures polies à la main, des célèbres croquis du Petit Prince dessinés par St Ex et Consuelo : 








Un film amateur couleur de 3mn lors de vacances au Québec (1942), est présenté (on entend le rire de St Ex) ; on reconnait sa verve et sa chaleur humaine, entouré de Consuelo et un groupe d'amis Canadiens :




À suivre la 3ème et dernière période de sa vie active : pilote de guerre.

Partie III : L'époque de pilote de guerre
Démobilisé suite à l'Armistice du Groupe II/33 équipé Bloch 174, le Commandant de Saint Exupéry réussit, de retour des USA (1943), à convaincre l'État Major, rétissant jusqu'alors du fait de l'âge et de la notoriété, de l'intégrer en mi-1944 dans une escadrille, en l'occurence la reconnaissance en haute altitude sur P38.

L'écrivain-journaliste en reportage :


L'humaniste reconnu de tous :


La préparation de la mission :


L'installation laborieuse de St Ex dans le cockpit, vu sa carrure confortée de l'équipement pressurisé haute altitude :


Le Lockheed Lightning P38 :


Photo aérienne de son pays d'enfance (St-Maurice-de-Rémens dans l'Ain) prise par St Ex lors de son avant-dernière mission du 18 Juillet, en préparation du débarquement en Provence (St Ex n'hésitait pas à se détourner au retour du tracé prévu...) :


St Ex ne reviendra pas de sa dernière mission, décollant de Borgo pour l'Isère le 31 Juillet à bord du Lightning n°223.
La fiche de renseignement suite à sa disparition :


L'avis de décès au ministère des Armées :


La citation à titre posthume :


L'agenda de St Ex tel qu'à la veille de sa disparition :


Son dernier carnet de vol :


Son livret militaire :


Le journal du Groupe GR II/33 (2 pages) :




Sa plaqued'officier militaire :


Comme chacun sait, ce n'est que par la récupération miraculeuse de sa gourmette par un chalutier marseillais en Septembre 1998, menant ensuite à la découverte et l'identification de son avion au large de Cassis corrélée par les archives et la confirmation d'un pilote de la Luftwaffe, que fut enfin expliqué la disparition de St Ex, après des décennies d'hypothèses et de recherches.
Parmi les restes de l'épave exposés au Musée de l'Air & de l'Espace au Bourget :


Voilà, ainsi se termine la visite qui, j'espère, aura plu à certain(e)s, malgré l'absence de scoops !

bonjour

instructif, merci

Merci pour ce moment d’histoire que je ne connaissais pas totalement.
Un très grand Homme ce St EX.

Merci encore Yves, une belle exposition.

Sans vouloir cassé l'homme et son oeuvre, Saint Exupéry n'était pas un "grand" pilote, il avait tendance à casser du bois. Il avait fait d'ailleurs des pieds et des mains pour pouvoir piloter ce P-38 encore quelques fois.

Une des autres hypothèses, à laquelle on peut accessoirement ajouter la version du pilote allemand:

Citation :

1961 : Michel MANOLL parle de Antoine De Saint EXUPERY…

finalement le vrai secret de la disparition de ST EX ? c’est quoi ?

Un petit livre a été écrit en 1961 par Michel MANOLL.

M. MANOLL était un autre grand poète écrivain Français contemporain d’Antoine de Saint EXUPERY., il le connaissait et l’admirait
Voici quelques passages rédigés en 1961 par Michel MANOLL.

1961 ? c’était bien avant les folles hypothèses et autres spéculations déclaratives concernant des conditions de la disparition de Antoine.

En résumé dès 1961, et sans le savoir, M.MANOLL resserre encore un peu plus faisceau d’indices concernant les conditions de la mission de ST EX le 31 07 1944 :

AMPHETAMINES DE GUERRE

– pour attaquer une mission aussi longue et .périlleuse au dessus de LYON / ANNECY….et après avoir passé une nuit blanche à faire la fête, Antoine avait très certainement eu recours à quelques comprimés de BENZEDRINE…. comme il en avait maintenant l’habitude..pudiquement MANOLL n’en dit pas un mot, mais tout le monde comprend !

FERMER LES YEUX :

– la complicité passive de Jean LELEU et René GAVOILLE était évidente :ce type de mission permettait à Antoine d’aller directement survoler le chateau de son enfance à Saint Maurice de Rémens….puis au retour de réaliser une brève escapade à angle droit de la côte vers AGAY et encore un peu plus loin vers St TROPEZ afin de survoler le chateau de LA MOLE si cher à la famille de Fonscolombe, Saint-Exupéry y séjournait régulièrement pendant son enfance avec sa mère.

LA MOLE est à peine à 100 kms (10 minutes de vol) de l’ile de RIOU ou l’épave de son avion fut retrouvée

Et pour conclure ce petit épisode « Michel MANOLL » : on comprend mieux pourquoi l’épave de l’avion de Antoine de Saint EXUPERY a été retrouvée aussi loin de la route retours assignée à la mission et dans quel réel état physique se trouvait Antoine ce matin là

Ce qu’il faut souhaiter par dessus tout ?

C’est que Antoine ai bien réussi à survoler le château de sa maman à LA MOLE avant de disparaitre pour toujours……pour moi, il est là le vrai secret de sa disparition

…….
A méditer

Article du Point ( Extrait) :

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/michel-colomes/il-y-a-70-ans-la-derniere-mission-de-saint-exupery-31-07-2014-1850401_55.php

Citation :

Alors qu'on lui avait proposé d'être correspondant de guerre pour couvrir le débarquement qui se préparait, le commandant Saint-Exupéry avait fait des pieds et des mains pour reprendre du service actif aux côtés de ses camarades de l'escadrille d'observation 2/33. Ceux avec lesquels en 1940 il avait combattu au moment de l'offensive allemande.

En dépit de son âge, jugé incompatible avec le pilotage d'un avion pointu comme le P38, Saint-Ex avait obtenu satisfaction et fait sa première mission de reconnaissance en solo au-dessus de la France le 21 juillet 1943... avant d'être interdit de vol par le commandement américain le 11 août suivant. Trop d'incidents et d'atterrissages ratés.

Mais on ne cloue pas au sol un homme de la trempe de Saint-Ex. Il tempête, joue de sa notoriété, fait intervenir en sa faveur aussi bien le général Elliot Roosevelt, fils du président américain, que Henri Frenay, commissaire aux prisonniers dans le Comité de libération nationale, ou le général Giraud (Saint-Ex n'aime pas de Gaulle, qui le jugeait "en réserve de commandement"). Pour achever de convaincre le général américain Eaker, commandant des forces alliées en Méditerranée, il va jusqu'à le relancer à Naples.

Et finit par décrocher l'autorisation de faire cinq missions de reconnaissance en territoire ennemi. Ce 31 juillet 1944, il en est à la huitième...

https://www.youtube.com/watch?v=mC-8dPd8eM4


En 2006, j'avais pu photographier quelques pièces du P-38 au musée de l'air et de l'espace du Bourget:

Citation :

......Luc Vanrell, un plongeur professionnel de 41 ans, lui aussi, a repéré jadis une petite épave non fouillée, à quelques encablures de l’île de Riou. Il reprend ses clichés, les compare avec des manuels américains, et croit déceler un train d’atterrissage de Lightning. Il apprend ainsi que le jour de sa mort, il volait sur un modèle tardif et modifié, livré brut d’usine, couleur aluminium : moteur plus gros, turbo modernisé et nouveaux trains d’atterrissage.

Castellano lui transmet la liste des 42 Lightning perdus en Provence entre 1943 et 1945 dont une douzaine seulement tombés en mer : cinq parmi les 12 étaient des versions élaborées ; or, quatre d’entre eux ont déjà été identifiés. Trouver le dernier revient donc à mettre la main sur celui de l’écrivain. Ce que fait Vanrell, le 24 mai 2000, en se rendant de nouveau sur le site, à 85 mètres de profondeur....... :

Main and last remains found at sea of the P-38/F-5B # 42-68223. Picture credit : Aéro-Re.L.I.C. http://www.aero-relic.org



Aerofossile2012

D'autre photos ici: https://www.flickr.com/photos/aerofossile2012/albums/72157715473171537



La maquette du P38 du musée:

Musée de l'air et de l'espace:

Merci à Antonio et Didier pour votre "visite" bien sympathique.

Merci aussi à Pascal pour tous ces détails qui ont fait son histoire.

Oui, il était un grand rêveur : surnommé "Pique la lune" dès son jeune âge, il faut l'être pour inventer autant, s'aventurer ainsi, avoir soif de liberté, écrire de tels romans... et draguer une artiste Salvatorienne en piquant du nez son zinc jusqu'à elle l'embrasse !

À noter que ma mère, affectée aux transmissions de De Lattre de Tassigny, a eu l'occasion de le rencontrer à Bizerte, en Sicile puis en Corse, pendant la campagne d'Italie/avant le débarquement de Provence, et elle nous le décrivait comme tel en précisant qu'"il n'était pas beau" !

Bonne idée d'avoir complété la galerie par les photos de fragments de l'épave que je n'ai toujours pas vu ; cette maquette du P38 est présente à cette expo.

Pour info, il vient de sortir ce bouquin "façon BD" mais qui n'en est pas ; les textes et gravures sont tout simplement géniaux !

Couverture :


En Bréguet XiV :


Le Bloch 174 du GR 33/II :


Le Lightning survolant peut-être la Corse :

Beau livre!

Oui, cette maquette telle qu’on la voit était en cours de préparation pour son voyage vers Toulouse pour l’expo, AC Hauglustain, Directrice générale du musée du Bourget ne précise pas si cette maquette a prit l’avion pour Toulouse..

https://mobile.twitter.com/hauglustaine/status/1315985431050235908

Pour compléter, « Le petit prince » est l'ouvrage de littérature le plus vendu au monde et le livre le plus traduit après la Bible.

Yves31 a écrit:

[...] 
- écrivain d'oeuvres mondiales, notamment "Le Petit Prince" (1942), déclaré livre le plus traduit dans le monde [...] 

ça ne m'avait pas échappé mais c'est très bien de le rappeler